DIERKS BENTLEY

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Dierks Bentley in London,
january 19th 2006

Carling Academy Islington - CMA "New from Nashville" Interview and photos by Jean Agostini 1 2 3 4

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Thanks to: Marie Moloney, Richard Wootton, Bobbi Boyce, Jeff Walker, Michelle Hall and Scott Stem)

INTERVIEW DIERKS BENTLEY - CMA 2005 Horizon award winner

à l'hotel HILTON Islington de Londres

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Jean Agostini - Votre venue en Europe présage-t-elle déjà un projet de retour dans les mois à venir ?

Dierks Bentley - C’est ma première tournée européenne, et je pense à un nouveau passage l’an prochain, mais je suis aussi intéressé par un événement qui pourrait avoir lieu chaque année. Ce concept serait l’occasion de faire des concerts plus longs et de jouer dans d’autres villes. On va développer cette idée est tout ce qui pourra étoffer ce projet dans les prochains sera le bienvenu.

J A - Nashville est le berceau de la country moderne, mais elle est parfois trop pop. Ton dernier album est bien plus roots rock avec des teintes et des musiciens bluegrass tels que Bryan Sutton et Haubrie Haynes qui sont sur Sugar Hill

D B - Oui, ce sont de très bons musiciens qui ont une approche bluegrass mais aussi acoustique. Capitol m’a laissé explorer cette voie en faisant appel à des instrumentismes de talent et le fait d’avoir un violoniste et un guitariste tels queBryan et Haubrie est un réel plaisir pour revenir à un vieux son, une façon de se rappeler de Johnny Cash, de Georges Jones et de Merle Haggard, Buck Owens et Hank Williams. Jouer comme cela est idéal pour donner à chaque titre un cachet plus ancien. C’est une façon de remettre au gout du jour un son classique.

J A - Quelle musique écoutiez-vous en grandissant à Phoenix dans l’Arizona ? De la country, du rock, du bluegrass ?

D B - En fait, j’écoutais de la country mais aussi un peu de tout. Mon père écoutait de la country, mais à l’âge de treize ans, je m’amusais à imiter Van Halen. Ma sœur aime U2 et beaucoup d’autres rock stars, Billy Idol… Lorsque j’ai eu dix sept ans, j’ai vraiment apprécié la country music avec Hank Williams, Jr, et là ce fut un tournant dans ma vie. A cet âge, c’était la bière et les filles, et j’avais un côté rebel. Hank Williams Jr correspondait à mon style, et Hank Williams était appréciait Waylon Jennings, Willie Nelson, Buck Owens, et il y avait aussi le bluegrass présent chez pas mal d’artistes.

J A - Le film sur Johnny Cash sort en France. Que représente pour vous Johnny Cash ?

D B - Johnny Cash est l’exemple de la country traditionnelle. Il est devenu complètement rebel, a dépassé les frontières musicales, a refusé d’être enfermé dans un style, d’être formaté, et avait ses propres idées politiques en refusant le politiquement correct. Johnny Cash a permis à la country d’être plus connue par un public bien plus llarge. Lorsqu’il est arrivé dans les années 50, il y avaient peu de règles en tournée et il n’y avaient pas de règles en tournée, alors la bière et les pilulles rendaient un peu fou, et j’ai appri de Johnny Cash ce qu’il faut et ne pas faire pour rester présent dans ce métier.

J A - Vous avez eu le plaisir de jouer avec George Strait. C’est un moment qui doit rester inoubliable pour vous, car c’est un rêve pour nombre d’artistes.

D B - Oh oui, ce rève est devenu réalité. J’ai fait vingt dates en janvier 2004 et un peu en 2005  et ce fut un moment très cool car tellement merveilleux. Ce fut un honneur et je le ferai à nouveau bien volontiers.

J A - Pourriez-vous expliquer comment George Strait vous a choisi pour ouvrir ses concerts ? Est-ce son entourage qui vous a contacté ou votre manager est-il à l’origine de cette rencontre ?

D B - En fait, c’est bien tombé car j’avais un hit très bien classé à l’époque au Billboard, et George Strait cherchait un nouvel artiste pour ouvrir ses shows. Mais il voulait un jeune déjà connu par un hit à la radio pour que le public le reconnaîsse. Mon manager a envoyé le CD et l’aventure a débuté. J’étais là au moment où il le fallait.

J A - Félicitations pour votre CMA 2005 Horizon award qui est très mérité.

D B - Oh merci

J A - En Europe et en France en particulier, il y a une petite préférence pour une country music un peu plus roots que moderne. Pensez-vous que la country music n’est qu’une question de bières et de honky tonk?

D B - Le mot country a un sens très large. Cela peut aller à de la mauvaise pop music jusqu’à des gens très traditionnels tels que Georges Jones, et Steve Earle. C’est difficile à définir mais celle qui me correspond est imprégnée des racines. Country ne rime pas forcément avec cela, et si l’on parle de Hank Williams III ce sera plutôt du rockabilly mais aussi un groupe rock de quatre musiciens. Lors d’un showcase country, il y a du violon et de la pedal steel, et le public est habitué à ces instruments. Pour un concert rock, il n’y en a pas, ni banjo, ni dobro, et vous devez jouer juste aussi. Lorsqu’une personne aime la country, il l’aime définitivement. Avec mon groupe, on apprécie de jouer une teinte country aux accents traditionnels.

J A - En fait, est-il impératif d’avoir une pedal steel et un violon pour être considéré comme un groupe ou un artiste country ?

D B - Si on prend par exemple Keith Urban, il n’a ni pedal steel ni violon mais l’esprit country est présent. Pour moi, ce sont des instruments qui sont le cœur et l’esprit de cette musique, mais il peut y avoir le feeling country pour certains aqrtistes sans qu’ils soient présents.

J A - Quels sont vos artistes rock et pop préférés ?

D B - Oh, j’aime bien les Jet qui est un jeune groupe Australien, ainsi que Green Day, Coldplay, U2 qui est le plus grand groupe avec Bono, et leur tournée en Afrique. Il y a un bon nombre de jeunes groupes, et certains ont des influences bluegrass et country.

J A - Pour ce concert, vous aurez votre groupe ou des musiciens de studio ?

D B - J’aurai mes propres musiciens avec lesquels je joue trois cent jours par an. C’est une vraie famille. Le ticket indique mon nom mais nous sommes un vrai groupe, mais lors des concerts, nous ne cherchons pas à reproduire ce que nous faisons sur CD. C’est un autre contexte, et sur un CD il y a un travail de studio avec dobro, banjo, mandoline, violon et guitares acoustiques. Sur la route, le but n’est pas d’imiter cela et nos shows sont totalement différents même s’il y a les mêmes chansons. C’est un groupe de quatre musiciens, avec, guitare, batterie, bass et pedal steel. alors c’est un peu plus rock, plus énergique, mais pour moi il faut que le show ait un peu plus de puissance.

J A - Quels sont vos loisirs et comment faites-vous pour vous relaxer lorsque vous êtes sur en tournée ?

D B - Pour moi, l’un des loisirs est les jeux vidéo. Je joue avec Halo 2 sur ma XBOX, et j’ai aussi une moto qui me permets d’aller me ballader un peu loin du bus. J’écris des chansons aussi mais ma moto est mon meilleur loisir.

J A - Est-ce la même que celle du clip vidéo ?

D B - Ah ah!!, oui, absolument.

J A - En France, nous n’avons pas de chaine de télévision dédiée à la country music, mais nous pouvons recevoir une chaine Allemande, 3sat, pour voir des clips country, et le programme country ne dure que 45 minutes par mois  en clair!!!

D B - Oh, mon Dieu. On espère pouvoir venir en France et en Italie l’année prochaine, et on va essayer de booker quelques concerts. On reste en contact et en reparlera.

J A - Ok. Chez nous, il y a le Country Rendez-Vous Festival. (ndlr: le hazard a fait qu'il y avait à l'hotel des exemplaires en avance du magazine de la CMA avec l'article sur le festival de Craponne 2005).

D B - Oui, j’en ai entendu parler car je crois que Chely Wright y a joué ainsi que King Wilkie.

J A – Absolument, c’était en 2005 et Chely Wright a fait un superbe concert. Dierks, d’où viennent les thèmes de vos chansons ? de la vie de tous les jours, de la famille ?

D B – Pour moi, les thèmes sont basés sur les relations humaines, les filles, les cœurs brisés, les enfants avec « How am I doin’ », et « Lot of leavin left to do » un garçon qui vient d’avoir un chagrin d’amour et qui retrouve le moral.

J A – Je travaille aussi pour deux radios FM à Paris et lorsque j’ai programmé « Come a little closer », il y a eu plusieurs appels téléphoniques pour dire que la chanson plaisait et qu’elle a un son différent. Il y a de la soul et une teinte bluegrass sur ce titre.

D B – Oui, c’est tout-à-fait cela, et si l’écriture est un peu rapide et compressée, c’est un rythme groove, très cool à écouter. 

J A – Je pense que vous avez façonné un nouveau son country, au même titre que celui amené par les Dixie Chicks, il y a vraiment une touche personnelle nouvelle. 

D B – Oui, c’est cool, et je pense que le prochain album pour 2006, un album de Noël , aura cette couleur country et soul, une vibe dans ce style. Un peu comme si George Jones rencontrait U2!!!. De la country plus progressive.

J A – Est-ce que vous avez l’intention de faire passer des messages dans vos chansons ou plus simplement de parler de la vie de tous les jours ?

D B – Oui, je pense qu’il y a un changement et une évolution normale dans l’écriture et pour un chanteur. A la base, on fait des albums pour les gens qui ont eu le cœur brisé et ils aiment cela, et c’est d’ailleurs ce que disait Franck Sinatra. J’essaye de mieux faire passer les mauvais moments de la vie, et pour ce qui est des bons, c’est plus facile, et sur « Gonna get there someday » je parle d’un meilleur temps avec le mariage et une autre étape de la vie.

J A – Pourriez-vous nous donner quelques précisions sur votre producteur Brett Reevers ? 

D B – Il vient du Texas, mais je l’ai rencontré à Nashville. Il apprécie beaucoup Waylon Jennings, Johnny Cash, Merle Haggard. Nous avons les mêmes gouts et nous avons une vision similaire de la musique. Faire du neuf avec du vieux !! 

J A – Il y a peut-être un élément qui caractérise les Français. Lorsque le public aime un artiste, il lui reste très fidèle. De plus, vous avez un style et un look non typé et vous ne portez pas de chapeau !!!

D B – (Rires….)

J A – Le chapeau ramène trop à l’image de John Wayne et il faut absolument de nouveaux artistes comme vous pour faire avancer les choses.

D B – Oui, c’est très juste, alors on se revoit en 2007, ok ?

J A - Avec grand plaisir, Dierks, thank you.

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Après le concert, nous discutons à nouveau et en parlant de DVD, Dierks évoque la réalisation de celui-ci pour 2006

Le CD "Modern day drifter" existe aussi en version CD/DVD

Jean Agostini & DIERKS BENTLEY

highwayfm.com - © Photo credit: Sébastien Tranier - reproduction interdite, unauthorized reproduction

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