Pour Highway FM Mag, quel superbe début de festival que la balance de Cross Canadian Ragweed, et autant vous dire que leur concert fut un must à la hauteur de ce que le son Californien et la pèche du southern rock peut générer. CCR s'est fait connaitre à plus grande échelle récement par la participation de Lee Ann Womack sur leur dernier CD. Un leader blond, cheveux longs, au look façon Nelsons (les 2 fils de Ricky Nelson), et un choix musical qui colle parfaitement à l'éclectisme du Festival de Craponne. Si Marty Stuart a déclaré être impressionné par la diversité des styles présents, et c'est en effet le manque d'ouverture que je reprocherai aux stations FM américaines. Toutefois, le prochain Randy Rogers band, présent au festival, va être diffusé 52 fois par semaine sur KPLX FM à Dallas, une station top 40 country.

Le honky tonk et la disponibilité de Lee Dinwoodie, et au même registre Jill King pour l'un des charismes vocaux les plus reconnaissables de la nouvelle génération. Son hit "One mississippi" a fait un carton. Petite brune un peu frisée que nous avions interviewé à Nashville en juin 2003.

Les amateurs de pur honky tonk attendaient avec un respect religieux l'échange scénique avec Wayne Hancock. Sa chemise fleurie et son allure désinvolte lui conférait le profil d'un type sympa qui cherche du boulot. L'Amérique profonde trouvait sa place ici.

Marty Stuart était déjà venu à la Mutualité, à Paris, mais dans une configuration où il partageait la vedette et de surcroit sans ses musicos. Craponne 2004 l'a accueilli avec une grande marque d'émotion. Chanteur et musicien hors pair, et un CV à faire pâlir un bon nombre de rock stars. Un soundcheck réglé en presque 20 minutes, et un show époustouflant alors que son groupe n'était pas au complet. La jeunesse du bassiste a surpris le public. et la telecaster donne toute son âme entre les mains de ce virtuose qui a la particularité d'avoir des tenues de scène à tendance kitsch en référence aux premières heures du Ryman auditorium. Marty manipule le bender comme s'il était né avec, et les arrangements électriques foisonnent tout au long du show durant lequel il se meut avec l'habileté qu'on lui connait. Il sait qu'une bonne partie du public connait sa réputation d'icone des néotraditionalists. Le bluegrass s'insère à merveille dans un répertoire toujours électrique avec l'appui de ses musiciens, les Fabulous Superlatives, puis un remake de "Long black veil" joué en totale liberté, et une belle leçon de mandoline pour varier les petits frissons qui titillent nos oreilles.

Avec Billy Jo Shaver et Kevin Fowler , le honky tonk a posé ses empruntes sur le sol du festival, et il en est de même pour le rockabilly et le bluegrass avec les Hillbilly boogiemen. Pour ce qui est de Billy, sa guitare ne tenait que par un bout de ficelle, même pas une bandoulière. Lui ne s'embarasse pas de scrupules et après avoir baroudé durant une bonne partie de sa vie, et vécu des épreuves familiales terribles ces derniers mois, se contentent de peu. A noter que Wayne Hancock et les Boogiemen ont certainement attiré un bon nombre de fans de rock'n'roll. Kevin Fowler a d'ailleurs été nommé artiste du mois sur lonestar.com, et le Randy Rogers band meilleur artiste indépendant quelques jours après le festival.