La formule est magique et associe trois noms renommés dans le cercle folk-rock. En tête, voici John Hiatt, puis son label Vanguard, et ensuite Vector Management, la compagnie de Ken Levitan, spécialisée en folk et alternative country. J'ai rencontré John Hiatt pour une interview ce vendredi 25 janvier et dans la mesure où l'artiste n'était de passage dans la Capitale que pour une journée, ses séances avec la presse et les photographes se sont succédées à l'allure d'un TGV.
Highway: Bonjour John, c'est un réel plaisir de te rencontrer, alors peux-tu nous expliquer les raisons de ta présence?
John Hiatt: Merci de me dire cela. Oui, c'est une visite rapide dont le but est la promotion de mon album, et il n'y a pas de concert. On pense peut-être revenir cet été pour jouer.
Ton album "Crossing Muddy Waters" était très blues, alors que le nouveau (paru en septembre) "The tiki bar is open" incorpore des instruments liés à la country music. Pourquoi ce choix?
Je ne veux pas faire des albums qui se ressemblent et c'est la raison de cette option par rapport à l'album précédent. De plus, cela m'a permis de reformer les Goners, le groupe qui m'accompagnait il y a longtemps. Ce sont des musiciens qui pour la plupart viennent de Louisiane. Sonny Landreth est aussi présent avec eux.
Quel est ton parolier favori? Et d'où viennent tes sources d'inspiration?
Je suis un admirateur des textes de Bob Dylan, et d'ailleurs son dernier CD est teinté country. Il y en a d'autres bien sûr. Quant à mes chansons, je n'ai pas de techniques particulières pour les écrire, et très souvent j'évoque des thèmes ou des histoires de fiction. La vie de tous les jours apportent aussi la moelle de telle ou telle trame, mais je préfère l'imagination.
J'ai noté que tu as déjà joué avec des bluesmen de taille mondiale tels que Buddy Guy et B B King, ainsi que la chanteuse Jewel. Comment les as-tu rencontrés?
Eh bien, dans mon cas, le processus est souvent le même. Il m'arrive souvent de participer à des concerts réunissant plusieurs artistes, et ensuite nous nous revoyons pour des shows plus intimistes.
Ces rencontres n'ont jamais abouti sur des duos, avec un bluesman noir par exemple car ils ont des voix magnifiques, ou avec Jewel.
Non, c'est exact, les circonstances ne s'y sont pas prétées mais l'idée est bonne.
Tu es sur un excellent label, Vanguard, basé en Californie. Est-ce que tu as des contraintes, artistiques par exemple?
Ah, sur ce point, Vanguard me laisse une liberté artistique totale. C'est fantastique de pouvoir travailler dans de telles conditions. Je peux en effet inviter les amis que je veux et donner à l'album l'orientation qui me convient. De surcroit, je conserve la propriété des enregistrements.
Que penses-tu de la country music faite à Nashville?
Ce que Nashville appelle la New Country ne m'intéresse pas vraiement. Il y a trop de pop, et lorsque tu évoques les restructurations des grandes compagnies et l'apparition de nombreux petits labels, je suis bien plus attiré par cette démarche. Vanguard Records est en Californie et j'habite le Tennessee depuis longtemps. l'un de mes meilleurs amis est Rodney Crowell.
Merci john pour ces instants, et j'espère te voir bientôt en concert à Paris
C'est une possiblité pour l'été prochain. Merci à toi.
(JA)
|