19ème Country Rendez-Vous Festival

27, 28 et 29 juillet 2007

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(Crédit photo: © Jean Pierre Thomasson

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Certains détails font toujours plaisir et leur symbolique ne fait qu'agrémenter la pluralité des couleurs d'un événement tel que le festival de Craponne. j'ai noté le T-shirt à l'éfigie de Miles Davis que portait l'un des guitaristes de Trent Willmon. De surcroit, qu'elle fut ma surprise d'ententre, puis respirer le mood soul de "Soul shadows", une reprise des Crusaders, un groupe black qui a marqué les années 80 avec ses deux piliers, Wilton Felder et Joe Sample. A cette période, la chanteuse Randy Crawford les avait rejoint pour un "Street life" de toute beauté. Il y a peu d'artistes country qui pioche dans le répertoire black, mais il y a un bon nombre de hits country influencés par la musique noire et le blues. Globalement, Trent Willmon fait du honky tonk, tout comme Rhett Akins, l'une des autres têtes d'affiche de cette édition, et Rhett ne s'est pas privé de nous distiller ses anciennes partitions telles que le très highway "That ain't my truck"!!

Le Country Rendez-Vous Festival a une vocation plurielle et a le mérite de faire découvrir au spectacteur quidam des artistes étrangers et venant de notre cher hexagone. Le premier soir fut teinté par le show d'Eddy Ray Cooper dont les influences vont des Highwaymen au Rock'n'Roll. Une belle série de Johnny Cash, des années 60 avec "Corina, Corina", des compos personnelles "Nashville" et "I save my soul", et de la country avec "Big river" par exemple. La suite touche au western swing avec le Lucky Tomblin Band qui s'adonne à une nuée de reprises d'excellentes qualité: "End of the road", "Honky tonkin", "Party doll" et "Promised land".

Avec Trent Willmon et ses deux albums, le honky tonk se montre et ses trois guitaristes laissent leurs inspirations s'exprimer. Je me souviens l'avoir croisé, ainsy qu'Eddy Montgomery, lors d'une soirée SONY BMG qui suivait les CMA awards. Oui, seulement deux albums, mais ils valent le détour pour un achat.

Certains commentaires évoquait l'arrivée du mouvement Red Dirt Music à Craponne cette année. Très sincèrement, cette "wave" est déjà présente sur la scène du festival depuis quelques temps. La Red Dirt est le renouveau du country rock des années 70. De Stoney Larue à Roger Creagger, les guitares électriques ont montré leurs "griffes". Stoney Larue a un look débridé, et il s'est bien laché au bout de quelques minutes.

Le bluegrass sera à l'honneur avec les Cherryholmes, une formation venant de Nashville et mis en valeur, non seulement par la qualité musicale, mais aussi par le charme de la gente féminine qui y office!! Si le père est un clone de ZZ Top avec sa barbe, la mère bouge tout le temps. Jere, le père, sandy, la mère, les filles Molly, Cia et Bel, banjo et violon, et skip à la guitare. Le groupe a agrémenté son bien harmonieux mood avec quelques allusions à l'histoire de notre pays, dont le chateau de Lafayette situé à proximité, et à l'un de nos artistes jazz célébrés dans le monde, Stéphane Grapelli. Les Cherryholmes resteront sans nul doute dans le Top 5 2008.

Voici un moment que j'attendais en raison des guitaristes présents. Le retour de Bill Kirchen, accompagné de Red Volkaert et Dallas Wayne pour cette formation baptisée Twanbangers et un total de cinq musiciens sur scène. Les vocaux sont assurés par Bill, Redd et Dallas, et rappelons-nous que Bill Kirchen fut l'un des piliers du groupe New Yorkais Commander Cody, tandis que Redd Volkaert accompagnait récement Dale Watson. Les trois compères tiennent le lead à tour de rôle et le public est ravi!! De surcroit, le tempo honky tonk est associé à du western swing avec "Hot rod Lincoln" entre autre. Roger Creager fait la connection vers Joe Ely et nous propose une country teintée rock qui maintient l'effervescence des riffs de guitares.

Joe Ely a réellement un son personnel que l'on ne pourra jamais définir comme 100% country. Les percussions, le feeling soul, tex mex, et la lueur de la Louisianne se marient à merveille sur ses albums. Ils y avaient un accordéoniste, un batteur et un bassiste, mais Joe s'est emparé de l'accordéon de Joel Guzman comme il se doit. Joe Ely étant auteur compositeur, il se réfère souvent à Townes Van Zant, mais ceci ne l'a pas éloigné d'autres scènes musicales puisqu'il nous offre le hit "Not fade away" de Buddy Holly. Joe Ely peut être aussi apprécié au sein des Flatlanders aux côtés de Flaco Jimenez, et il fait partie du label Rounder dont les artistes ont souvent une belle ouverture d'esprit.

Une autre étape majeure de ce festival concerne les Derailers. J'avais rencontré le groupe pour une interview il y a bien plus de dix ans. A dire vrai, c'est leur agent qui m'avait proposé de les rencontrer durant la Fan Fair, le festival country US. Le groupe a une vision large de la country et même si Tony Vilanueva, le leader emblématique est parti pour s'occuper de sa famille, les influences restent Buck Owens et les Beatles. Buck Owens représente le son de Bakersfield, et Brian Hosfeldt, le leader vocal, n'a pas manqué un hommage avec "Together again" et "Under the influence of love". Les Derailers sont un groupe d'entertainment, et rock'n'roll, country et pop se mèlent très bien. "What'd I say" et "Johnny be Good" pour le rock'n'roll, ainsi que "Wake up" durant lequel le pianiste est monté sur son piano. Le répertoire des Beatles s'est ouvert avec "Gonna change your mind" entre autre, et de leur dernier opus "Soldiers of love", nous avons pu déguster "Everytime it rains" et "you're looking at the man".

La dernière journée se présente avec le bluegrass du Hickory Project et une démarche plus large puisqu'ils nous distille une version personnelle de "The wall" des Pink Floyd. La Californie est encore à l'honneur avec le mix pure country et honky tonk de Red Meat, qui associe la chanteuse guitariste Smelley Kelley, et de la chanteuse bassiste Jill Olseon. Le retour à la musique Texane se fait avec Tommy Alverson, et les sonorités honky tonk, Tex-mex et western swing enrobent le public avec "To come back home", "Una mas cerveza", "May be in Mexico" et autres belles mélodies. L'un des gros calibre 2007 est Rhett Akins dont le hit "That ain't my truck" l'a propulsé en tête des classements country. Rhett Akins est issu du Nashville Sound et le pratique avec beaucoup de talent. Les trois guitaristes n'ont pas joué la saturation, ce qui a eu le mérite de générer un show très apprécié avec "Trouble with a woman", "If heaven was not so far away", et les reprises de "I'm a ramblin man" et "Drivin my life away" que vous connaissez bien. Un show honky tonk allant vers le rock sudiste.

Le final sera entre les mains de Jon Emery pour une country, à priori classique, mais agrémentée de cuivres, chose peu courante. Il y a en effet deux saxophonistes dont l'une, Beth Galiger, joue aussi de la flûte et de la clarinette. Jon Emery a un répertoire de reprises mais tient très bien la distance avec "Seven nights to rock" ou "Busted" et bien d'autres, et il prend aussi parfois l'harmonica.

Une édition 2007 plutôt rock mais dont la valeur première d'une country plurielle est toujours respectée.

Jean Agostini